News

La saison 2024 du Team HRC a été exigeante et souvent difficile dans le Championnat MOTUL FIM World Superbike. Le mauvais temps a gâché les essais avec leur nouvelle moto, Iker Lecuona a manqué la première manche de l'année en raison d'une blessure et la concurrence a fait un pas en avant, ce qui signifie que le développement et les progrès de Honda ont été éclipsés. Après sept manches, nous avons rencontré le directeur de l'équipe, Jose Escamez, pour connaître son avis sur l'année jusqu'à présent.

 

OUVERT ET HONNÊTE : « Nous ne sommes pas à la place ou à la position où nous pensions être »

 

« C'est vrai que nous ne sommes pas à la place ou à la position où nous pensions être avec ce nouveau modèle et nous avions beaucoup d'attentes », a commencé Escamez, franc et direct, nouveau à son poste en 2024 après le départ de Leon Camier. « C'est vrai que ça a été plus dur que prévu et parfois, c'est frustrant de voir que nous ne sommes pas au niveau que nous pensons pouvoir atteindre. »

 

« À Misano avec Iker, nous avons vu un certain potentiel après de nombreux essais. Nous avons eu de nouvelles idées qui nous semblaient intéressantes et puis à Most - pas à Donington, certainement, car nous savions que ce n'était pas une piste adaptée à notre moto - nous avons vu des améliorations et nous avons fait des progrès. Nous devons prouver que ce n'était pas une coïncidence et que c'était un pas en avant. À Portimao, l'écart est plus faible mais ça a toujours été comme ça ; ce n'est pas quelque chose que nous pouvons prendre au sérieux, donc nous devrons le confirmer une fois de plus lors des prochaines courses. Nous continuons à développer la moto au plus haut niveau mais ça a été difficile. Nous savons qu'il y a des priorités au sein de l'entreprise et il n'est pas facile de faire les bons pas plus rapidement. »

 

Évoquant le manque de performance de Honda et les difficultés rencontrées, Escamez a expliqué : « Nous devons l'accepter, continuer à travailler et le plus important est que l'équipe fasse le maximum et avec bonne volonté. Même pour les pilotes, qui en général veulent toujours le meilleur, et les émotions peuvent être comme des montagnes russes. Ils font de leur mieux à chaque fois qu'ils vont en piste et je prends cela comme un point positif. Le plus grand défi est que nous luttons toujours avec une difficulté du passé : freiner la moto, la faire tourner et améliorer l'adhérence. Ce sont les points clés que nous devons améliorer, mais c'est quelque chose que nous traînons des années précédentes. Il y a eu des améliorations mais nous ne pouvons pas les voir se refléter car d'autres constructeurs ont fait un grand pas. »

 

NOUVELLES PIÈCES À VENIR ? « Lors du test d'Aragon, nous prévoyons d'essayer de nouveaux éléments qui pourront peut-être nous aider dans la dernière partie de la saison »

 

À propos de la présence ou non de nouvelles pièces au cours de la seconde moitié de l'année, que ce soit lors des courses ou des tests, il a confirmé : « Oui. Nous ne savons pas encore si les résultats seront positifs ou non. Lors des essais d'Aragon, nous espérons essayer de nouveaux éléments qui pourront peut-être nous aider dans la dernière partie de la saison, ce qui serait également bon pour 2025. Nous avons des super concessions mais au final, nous n'avons homologué aucune nouvelle pièce car nous ne sommes pas capables de faire un développement plus rapide que ce que nous faisons. C'est dommage mais nous pouvons utiliser ces essais pour essayer différentes pièces que nous ne pourrions pas tester autrement. »

 

Le test d'Aragon est particulièrement intéressant, la piste ayant une nouvelle surface. Cela offre généralement une adhérence plus élevée que la normale et avec le problème de génération d'adhérence de Honda, cela pourrait-il masquer leur problème ? « Je ne pense pas que ce test puisse être comparé aux années précédentes car la piste a été refaite. Avec un asphalte différent, nous ne savons pas à quel point le circuit sera adhérent, mais c'est notre faiblesse. Jusqu'à présent, cela devrait être réaliste ou nous donner une idée de ce que sera la dernière partie de la saison et de ce qui se passera jusqu'en 2025. »

 

ÉQUIPE DE TEST ? « C'est quelque chose que nous voulons améliorer et cela pourrait être l'une des possibilités »

 

Lors du test de Crémone en mai, le Team HRC travaillait avec ses homologues du British Superbike et Escamez a expliqué exactement pourquoi : « Lorsque les gens du BSB sont venus à Crémone pour faire des essais, nous les avons invités à nous rejoindre car ils font partie de la famille Honda et il y a des gens qui ont beaucoup d'expérience avec la Fireblade. C'est utile pour nous et pour eux et ils travaillent beaucoup et très bien aussi avec toute leur expérience. Peut-être que nous pouvons en tirer profit. Ils ont développé leur propre moto, mais cela n’a rien à voir avec l’utilisation de leurs suspensions ou de leurs freins ou quoi que ce soit de ce genre. Peut-être que nous pouvons obtenir des informations pour développer et améliorer notre moto. »

 

Étant donné que toutes les autres équipes ont un pilote d’essai dédié – ou dans le cas de BMW, une équipe d’essai – basé en Europe, est-ce une option qui pourrait aider Honda à remonter au sommet ? « Cela pourrait être l’un des plans, d’utiliser cette structure qui a tellement d’expérience et le fait qu’ils font un travail incroyable. C’est quelque chose que nous voulons améliorer et cela pourrait être l’une des possibilités bien sûr. »

 

CONCERNANT 2025 : « Il n’y aura pas d’excuses… Toute l’entreprise a fait des mouvements sur la stratégie »

 

La stratégie 2025 est en cours et Escamez pense que ce sera une saison beaucoup plus prospère : « Je n’en doute pas. Nous travaillons déjà sur notre stratégie 2025 et je pense que nous sommes sur le point de tout définir. Personnellement, je pense que ce sera beaucoup mieux parce que l’entreprise a fait un effort énorme pour se tourner vers les positions où nous voulons être. Il n’y aura pas d’excuses. Nous sommes tout à fait honnêtes avec nous-mêmes et nous savons que ce sera vraiment difficile, encore plus que par le passé probablement parce que la situation à laquelle nous sommes confrontés en ce moment pourrait être considérée comme pire qu’avant. La saison n’est pas encore terminée et nous n’allons pas abandonner facilement. J’en suis assez sûr car l’entreprise a fait quelques changements sur la stratégie pour l’année prochaine qui, je pense, iront dans la bonne direction. Je vois les efforts qu’ils font ; personne n’est content de ces résultats et de la façon dont la saison se déroule jusqu’à présent. Je parle en fonction des faits et des réactions de toute l’entreprise. »

 

« Il n’est jamais facile de faire une prédiction sur ce que cela va être dans 12 mois parce que lorsque j’ai commencé cette saison, je pensais que nous serions bien meilleurs qu’en ce moment. J’ai une façon de penser positive et je peux voir que nous allons être bien meilleurs, du moins pas dans la situation à laquelle nous sommes confrontés jusqu’à présent. Il reste encore beaucoup de choses à faire et la saison n’est pas terminée. Nous ne nous arrêterons pas tant que nous ne nous battrons pas pour des victoires ou le Championnat, qui est notre seul objectif. »

 

Confirmant que les deux pilotes resteront pour une quatrième saison consécutive – la plus stable de toutes les équipes officielles du WorldSBK sur la même période – Escamez a déclaré : « Nos pilotes ont deux ans de contrat, soit 2024 et 2025, et nous les conserverons. Pour le moment, ce seront les mêmes pilotes que nous avons actuellement. La moto a déjà fait l’objet d’une présentation de lancement pour l’année prochaine, avec quelques changements mineurs, mais ce sera à peu près la même moto. »

 

UN NOUVEAU TRAVAIL : « J’essaie seulement de penser à l’avenir, de rêver d’être là où nous voulons être »

 

Pour conclure et sur une note personnelle, comment l’ancien ingénieur MotoGP™ – qui a travaillé aux côtés de Marc Marquez et même de Max Biaggi – a-t-il vécu sa première année en WorldSBK ? « Dans l’ensemble, je considère cela comme une expérience positive et bien sûr, ce n’est pas facile de lancer un projet comme celui-ci. Je ne veux pas regarder en arrière, seulement en avant. J’essaie seulement de penser à l’avenir, de rêver d’être là où nous voulons être. »